Luis Munoz Marin
Je vous écris depuis le terminal de l’aeropuerto internacional Luis Munoz Marin, à San Juan, Puerto Rico. Il est 17h30, j’attends ma correspondance pour Baltimore, d’où je rejoindrais Annapolis. Faut que je vous raconte mes malheurs.
Tout d’abord, la charmante douanière qui contrôle mon passeport remarque un petit accroc au niveau de la photo, accroc qu’elle s’empresse de gratter avec son ongle, afin de détecter un éventuel travail de falsification.
Seulement voila, à chaque fois qu’un putain de douanier américain voit mon passeport, il s’empresse de remarquer le petit accroc, et je vous le donne en mille, qu’est ce qu’il fait ? Il gratouille avec son ongle. L’accroc s’agrandit, le travail de falsification devient aux yeux des douaniers de plus en plus évident, et toc, par ici monsieur, nous devons procéder à des vérifications…
Bref, je me suis retrouvé dans la salle des vérifications. Je ne sais pas ce qu’ils ont vérifié, mais ca m’a fait perdre 20 minutes, au bout desquelles ils m’ont finalement relâché. Me voila donc à courir pour récupérer ma valise. Je passe le contrôle bagage, qui se déroule sans problème. Ah un autre contrôle… Cette fois ci pour vérifier que je n’ai pas en ma possession un des nouveaux articles interdits. L’année dernière, c’était les allumettes. Cette année, ils sont plutôt branchés dentifrice, parfum, et même bouteilles d’eau. Evidemment, j’ai acheté un tube de dentifrice avant de partir. Confisqué. Toc.
Je prends sur moi. Je suis du genre à prendre sur moi. Je me dirige alors vers la sortie, afin de m’en griller une. Je profite du fait qu’on m’a laissé mes allumettes. C’est seulement au niveau de la sortie, que je sens comme un manque dans ma panoplie de parfait voyageur. Mon passeport !! Vous savez, celui avec la photo trafiquée…
Hou la la, j’ai perdu mon passeport, quelque part entre le contrôle des bagages et le contrôle dentifrice… Il faut absolument que j’y retourne. Oui, mais, pour passer le contrôle d’entrée de la zone stérile –sic- faut une pièce d’identité. Je sens l’étau qui se resserre, comme on dit.
Dieu soit loué, la demoiselle me laisse passer avec ma carte d’identité… Je me rue, totalement paniqué vers le contrôle dentifrice, et c’est la qu’un agent de sécurité m’interpelle : « Señor ! » Il m’a reconnu. Il a retrouvé mon passeport, que j’avais laissé sur la table, alors que je me délestais du dentifrice mentionné ci-dessus. Ca va tout de suite mieux…
On retiendra 2 choses de tout ca : tout d’abord j’ai compris en lisant la revue d’American Airlines d’où vient le terme blog. En fait, blog, ca vient de web log, que je traduirais par journal de bord internet. En gros, c’est comme dans un bateau, on tient un journal de bord, on l’on consigne divers événements (confiscation de son dentifrice, accroc a la photo de son passeport, etc.). Comme vous le voyez, je ne suis pas hors sujet.
Ensuite, si vous êtes un peu nerveux à l’idée de voyager, alors évitez les USA ces jours ci. La parano est complète et totale. Dans le bureau de vérification (celui ou j’ai perdu 20 minutes), il y a un genre de baromètre colorimétrique qui fait état du degré de menace terroriste. J’ai pu constater qu’on était en zone rouge (HIGH LEVEL). L’avant dernier niveau, en fait. Ca rend les agents de la douane vachement surs d’eux – tiens un rabbin tout rouquin qui passe… on en voit pas souvent, par ici…- ou en étais je ? Ah oui, les agents de la douane se sentent carrément investi d’une mission de protection sacrée du territoire national, et ils n’hésitent pas à vous faire c… pour rien. Je vous aurais prévenu.
Et si le rabbin dissimulait une bombe dans son chapeau ?